Lot n° 160
Estimation :
500 - 600
EUR
Résultats sans frais
Résultat
: 500EUR
MONTPENSIER Anne-Marie-Louise d'Orléans,... - Lot 160 - Varenne Enchères
MONTPENSIER Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de (dite La Grande Mademoiselle) [Paris, 1627 - id., 1693], héroïne de la Fronde, où elle commanda les canons de la Bastille contre les troupes royales ; elle épousa secrètement Lauzun.
Lettre autographe signée. Eu, 13 février 1664 ; 7 pages in-4. Adresse avec cachets de cire noirs aux armes sous des soies noires.
« Je crins que Lorandière ne see soit avansé de dire que je luy ay envié un povoir, ce qui n'est point et il me mande tous les jours des choses sur les quellle je ne say quelle resolution prandre ; je souhète avec passion de voir finir l'affaire de Luxamburg et je m'ennui fort surement de la longeur que l'on y a porté ; depuis que l'on ne fait rien on eut deu fois faict le partage ; étant unne afaire de trois jours je ne puis comprendre que l'on me refuse comme Lorandière me le mande de la faire avant que le contrat ssoit signé puisque sans cela je ne sorés ce que signerés, laissant la liberté à des comissères d'en user comme il leur plaira ; ces messieurs là tiennent suremant la condition de Mme la Doérière melieure que la miène par ce qu'elle est bien à la cour et je say que l'on n'en use jamais otremant ; insi j'oré signé ma ruine. Pour le jardin on en usera de mesme, ces Mrs ne voudont pas facher Mme et ils diront que l'intention du Roy n'est pas que l'on luy déplèse. Après sela j'oré beau me plindree il n'en sera ni plus ni moins. C'est pourquoy il vot bien mieux abandonner tous mes intérès et atandre un temps où je seré assez heureuse pour pouvoir ranter dans les bonnes grasses du Roy. Lors on me fara justice et mintenant on ne me parle que par menase. Lorandière en est telement troublé qu'il e sét plus ce qui se faict ; je say que Mme prétan et croist estre asuré de faire enclore un jardin dans celuy de Luxamburg ; insi ce que l'on dit que l'on me done en commun avec elle ne seret plus rien étant retranché de tous cotés que jusques aux domestiques ils se vantent tous de demeurer dans la basse cour et d'estre presents chés moy. Vous jugez bien si sela me done lieu d'envoier un pouvoir et si je ne me dois pas méfier des comissères qui dès qui seront només seront atantifs à plère à Me et à tous ses gans et se décheneront contre moy. Enfin quand l'on est en l'état où je suis on ne doit atandre que de la riguer et on ne me faict oi voir otre chose, je n'ay recours que vous ; je say que vous este équitable et généeus et que vous erés bien aise de défandre mes intérés oprés du oy et de luy faire conoiste comme tout ce qui est faict jusques ici n'a esté que par intrigue et que tous ceux qui se sont mélés de l'afaire de Luxambourg sous l'ombre de ma disgrasse abuse de son nom pour ne me pas randre justisse, je crins bien de vous fatiguer de mes lettres, mais ceste afaire m'est si importante que je ne puiis m'anpécher d'en présenter mes intérêts moy-mesme puisque mes gans n'ose le faire Si vous comprenes bien l'état où je suis, vous ne serés pas étoné que je m'inquiète car j'en ay assez de sujet ; J'ay grande confiance en vous, j'espère que vous me tirerés de ceste malheureuse affaire ; je vous assure que je vous en oré la dernière obliigation et que l'on ne peut pas estre plus que je suis […] votre très asseurée amie. »
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