MILLER Henry [New York, 1891 - Pacific Palisades,... - Lot 157 - Varenne Enchères

Lot 157
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MILLER Henry [New York, 1891 - Pacific Palisades,... - Lot 157 - Varenne Enchères
MILLER Henry [New York, 1891 - Pacific Palisades, 1980], romancier américain. Très belle lettre autographe signé, adressée à Conrad Moricand [1887-1954]. New York, 1er mars 1941 ; 4 pages in-4° sur le papier à lettre de Eola Hotel à Natchez. « Mon cher Moricand. Vos deux lettres avec l'article sur le culte d'Iris sont arrivés. Je les ai trouvé ici à New York où j'étais rappelé de Natchez, Mississippi à cause de la mort de mon père. Demain je serai en route de nouveau pour Chicago, St Louis, Memphis, etc. Les derniers jours j'ai fait des démarches afin de savoir comment vous aider - avec de l'argent. Il paraît qu'il n'y a aucun moyen à ce moment de vous faire parvenir une somme n'importe de quel espèce ou de quelle figure. Depuis l'invasion des allemands Anaïs et moi tous les deux, ont essayé de faire cette chose, sachant très bien votre situation. Même des lettres sont defendues. Deux fois nous avons donné des messages verbales pour vous, aux français voyageant à Vichy et à Paris d'ici - mais sans résultat. Une fois on a dit qu'il n'y avait plus un M. Moricand à votre hôtel ! Imaginez-vous notre émotion ? L'idée que vous puissiez être mort n'est jamais venu à tête - mais nous avons supposé que vous vous avez échappé en Suisse peut-être. Et maintenant votre lettre - deux lettres - l'une de juillet ! Et celle-ci - Quand sera le jour qu'elle sera dans vos mains ? Mais vous êtes vivant […]. C'est quelque chose, malgré toutes les horreurs. Vous savez sans doute que notre M. Hoover a taché de lancer un programme de secours pour les victimes de la guerre - mais les anglais ont bloqué sa démarche. La nation est prête à donner l'aide de toute sorte à toute l'Europe, mais c'est impossible - à ce moment. Je crois, moi, que on parlera autrement quand on entendra la revolution inévitable qui s'ensuivra à cause de cette situation impossible. Ce ne sont pas des Allemands qui nous empêchent de vous aider. On prétend de se méfier des Allemands, et peut-être on a raison, je ne sais pas- ou plus ! Mais si vous connaissez des ruses, des trucs, faites moi savoir, je vous en prie. Je suis toujours prêt à vous aider. C'était une ironie cruelle qu'au moment que toute communication était interrompue, j'aurais pu vous aider comme jamais auparavant. S'il ne sera pas embarrassant de recevoir des lettres je vous écrirai de temps en temps. Il faut me renseigner. Je réponds maintenant à la façon décrite. Je n'ose pas dire trop. Toute indication signale une guerre prolongée. L'autre soir, à une séance occulte, on nous a donné les prognostications astrologiques venant des Indes. Fin de guerre 1947. Crise américaine (comme en 1776 et 1861- cycles d'Uranus) - pour 1944. […] Mais on a signalé que c'est une erreur de constater que cette guerre est comme les autres précédentes. C'est la fin de quelque chose. Moi, je crois que c'est le commencement d'un ordre nouvel dans la sphère économique et et politique. Les Soviets auront le dernier mot. La vision des autres (la notre aussi, bien entendu) n'est pas assez large ni réaliste. C'est le peuple du monde qui s'en chargera des affaires quand les guerriers sont exténués. Il viendra un vrai “Fueher” avant la fin de la guerre. Il ne sera pas un patriot, ni un vengeur ou boucher ! Quand la souffrance arrivera aux limites quelqu'un se présentera au nom de l'humanité entière. Et il sera entendu. Les Dieux nous laissent faire ce que nous voulons - mais au moment que tout semble perdu ils nous envoie un intermédiaire. Je crois que dans l'avenir proche, les Chinois, les Hindous, les Russes auront plus à faire dans le monde que des peuples européens. cette fois-ci la vague viendra d'Orient à mon avis. La part des Étas-Unis est obscur. Je vois des grandes troubles - assez de nous faire nous occuper de nous-même. Parce que nous, comme les Européens, sont ancré dans le passé. Quant à moi ces derniers mois - j'ai parcouru un tiers de ce continent déjà. J'ai acheté un vieux auto et je roule tout seul. Quand je retourne à Mississippi d'ici à deux semaines je traverserai la grande fleuve et me dirigerai vers l'Ouest - Texas, Nouvelle Mexique, Vieux Mexique jusqu'à Mexico City, Arizona, Nevada, Californie, et cetera. C'est une grande tournée et le paysage est magnifique. Quant à la vie c'est différend. La vie américaine me laisse complètement froid. Je m'ennuie dans les villes parmi les gens. […] J'ai visité les Cherokees en Caroline du Nord. […] L'état le plus intéressant pour moi était Louisiane. J'ai passé quelques semaines là-bas tout récemment. À Nouvelle-Orléans j'ai fait des recherches pour Anaïs et trouvé tout ce qu'il fallait à propos de ses ancêtres. […] J'ai passé une semaine chez les Acadiens au centre de la Louisiane. André Maurois était là-bas en même temps - donnant des discours à mille dollars la séance, on m'a dit Jules Romains est chez nous aussi, faisant des coneeries ». Un mot de Conrad Moricand raconte comment il a reçu cette lettre, 5
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