tableaux anciens

VENTE DU 19 AVRIL 2017 à 14 H 15 DROUOT RICHELIEU SALLE 6

ESTIMATION : 100 000 / 150 000 €

Vierge à l’Enfant en stuc polychromé et doré, bas-relief. La Vierge est représentée en buste tenant dans ses bras l’Enfant nu debout, le serrant contre elle ; un voile est posé à l’arrière de la tête dont l’Enfant ramène un pan autour du cou de sa Mère ; elle est revêtue d’une robe aux manches à crevés et d’un manteau tombant à l’arrière du dos, revenant sur le devant ; sa tête, surmontée de la colombe du Saint-Esprit, est encadrée de deux anges dans une attitude d’adoration, les bras croisés sur la poitrine ; fond étoilé.

Toscane, Florence, Neri di Bicci (1419 – 1492), d’après Desiderio da Settignano (vers 1430-1464), 1455/1460 

Hauteur : 73 cm – Largeur : 47 cm

Dans un encadrement de bois

(légers repeints essentiellement dans les robes des anges)

Le sculpteur florentin Desiderio da Settignano a commencé son activité dans l’atelier de Bernado Rossellino dans lequel il a pu côtoyer son frère Antonio et Mino da Fiesole. Fortement influencés par l’art de Donatello, tous ces sculpteurs ont produit des œuvres pour dévotion privée, notamment des Vierges à l’Enfant. Celle en marbre que Desiderio a réalisée en 1455 pour le marchand d’art Bartolomeo Serragli, appelée Madone de Turin, a fait l’objet de plusieurs versions en stuc. C’est ainsi que le musée du Louvre et le musée des Beaux-Arts de Lyon conservent chacun une version, la seconde polychromée (inv. RF 897, inv. D 489). Le bas-relief en stuc présenté ici est certainement une des versions les plus achevées : la composition s’est enrichie de deux anges et de la colombe du Saint-Esprit, ensuite il a bénéficié de l’intervention d’un peintre spécialisé dans la réalisation de retables, Neri di Bicci, propriétaire d’un atelier situé en face de celui de Desiderio. Le fameux journal d’atelier de Bicci, les Ricordanze, fait d’ailleurs mention de ces reliefs qui étaient peints et encadrés chez lui, puis vendus à son compte. Fils et petit-fils de peintres florentins, Neri di Bicci est à placer dans la continuité des primitifs italiens, privilégiant les couleurs vives avec recours à ?l’or fin? et au ?bleu Magna?, selon la tradition marquée par l’esthétique byzantine. On a ici une version particulièrement réussie, d’une grande qualité de polychromie et de dorure, jouissant d’un état de conservation remarquable. Bibliographie : Exposition Paris, Desiderio da Settignano – Sculpteur de la Renaissance florentine, Musée du Louvre, Paris, 2006, cat. pp 36-37, 196-199, Fig. 111.

EXPERT : Laurence FLIGNY, Expert près la cour d’appel de Paris, Tel : +33 (0) 1 45 48 53 65  Mail : laurencefligny@aol.com