La Russie au garde-à-vous

72 912 euros frais compris. Drapeau de Saint-Georges du 12e régiment de grenadiers Astrakhanski, modèle 1883 modifié en 1894, remis le 25 juin 1900. Jeudi 13 novembre, salle 12 - Drouot-Richelieu - Expert : G. GOROKHOFF La Russie impériale était au centre de cette vente. Cinq résultats se détachaient très nettement. Le meilleur, 60 000 euros, s’inscrit au double de l’estimation sur le drapeau reproduit. Frappé du monogramme du tsar Nicolas II, il a été remis le 25 juin 1900 au 12e régiment de grenadiers Astrakhanski à l’occasion de son tricentenaire. L’icône régimentaire, la Vierge de Kazan, est brodée sur une face. La bordure verte du drapeau indique qu’il s’agit du 4e régiment de sa division. Une inscription indique «Pour distinction lors de la prise d’assaut d’Ostrolenka le 14 mai 1831 et pour la défaite et la capture de l’armée turque à Plevna le 28 novembre 1877». On enregistrait 57 000 euros sur l’insigne de l’Aigle blanc en or émaillé ayant fait l’objet d’un encadré page 42 de la Gazette n° 38. Il s’agit d’une réalisation de la maison Keibel. Rappelons que cette décoration est attribuée, par décret personnel du tsar, uniquement à des personnalités de haut rang. D’origine polonaise, cet ordre est intégré par la Russie impériale en 1831. Le régiment Astrakhanski, comme indiqué sur le drapeau vendu, a participé à la bataille d’Ostrolenka, au cours de laquelle les Russes ont remporté une victoire décisive contre les indépendantistes polonais. La Pologne devient alors une province de l’Empire russe. Une croix de Saint-Wladimir de 4e classe – un ordre honorifique institué en 1782 par Catherine II – en or et émail portant le poinçon de Julius Keibel pour les années 1862 à 1908 se négociait 37 000 euros. Elle a appartenu à l’amiral A. P. Ougrioumoff et, comme l’indique l’inscription portée sur ses branches, elle a été donné pour la réalisation de 20 campagnes. Le nom de Fabergé ne brille pas seulement dans le domaine de l’orfèvrerie et des objets précieux, mais aussi dans celui des décorations. Il est l’apanage d’un insigne de jubilé, 175 ans, du département d’héraldique au Sénat. Il est en bronze doré et émaillé. L’héraldique russe est tardive. Pierre le Grand, au début du XVIIIe siècle, dote son pays d’un système héraldique calqué sur celui des pays alémaniques. Les titres de prince, comte et baron sont créés, et l’usage des armoiries introduit. En 1722, une chambre de la noblesse est fondée afin de composer les blasons. En 1857, Alexandre II ordonne la révision des armoiries pour les mettre en harmonie avec les règles internationales. La chambre de la noblesse est alors rattachée au Sénat. La dernière enchère à cinq chiffres, 18 000 euros, allait au triple de son estimation à une croix de Sainte-Anne en or de 1re classe sans glaive. Les poinçons, ceux d’Albert Keibel, de Pétersbourg et de Yakov Liapounov, indiquent une fabrication avant 1903. Gazette de l'Hôtel Drouot Numéro 40 du 21 novembre 2008