Parfum de femme

Estimation : 6 000/9 000 euros. Lundi 5 décembre, salle 6 - Drouot-Richelieu. Roditi & Company, René Lalique, Raquel Meller, 1925, flacon en verre incolore moulé pressé, émaillé rouge et noir, figurant le châle floral frangé de l’actrice, h. 7,5 cm. Quand cette bouteille miniature voit le jour, cela fait vingt ans que René Lalique met ses compétences techniques et son talent d’artiste au service de l’industrie du parfum. Dès 1905 en effet, les vitrines de son magasin place Vendôme, dans lequel il expose bijoux et objets en verre, ont attiré l’attention du parfumeur François Coty. À l’époque, les flacons en cristal aux lignes sobres et classiques sont plus appréciés pour l’éclat et la transparence de la matière, que pour l’originalité des formes. René Lalique va créer, pour Coty d’abord, puis pour de nombreux autres parfumeurs, des flacons évoquant les senteurs qu’ils renferment. Le nôtre ne fait pas exception à la règle. Il est édité par la société franco-américaine d’import-export de produits de luxe français, basée à New York, Roditi & Company, pour la chanteuse et tragédienne espagnole, Raquel Meller (1888-1962). Après des débuts dans des cabarets, la jeune femme devient vers 1910 une vedette, sous le pseudonyme de “La Belle Raquel” (“La Belle Otéro” enflammait alors le Tout-Paris). Mais c’est en 1922, avec Violettes impériales, que la chanteuse devient une gloire de l’écran. Le film conte les mésaventures d’une jeune vendeuse de violettes, ange gardien de l’impératrice Eugénie... Raquel va désormais triompher sur les grandes scènes et au cinéma, des deux côtés de l’Atlantique, jusqu’à la fin des années 1930. Elle sut également, comme en témoigne notre flacon, faire valoir son image...